L’ACÉPO demande au gouvernement d’entamer le travail nécessaire pour modifier le questionnaire du recensement canadien de 2021 de manière à mieux évaluer le nombre d’enfants dont au moins l’un des parents a le droit de les inscrire dans une école de langue française hors Québec en vertu de l’article 23 de la Charte.
L’ACÉPO souhaite ajouter sa voix à celles des nombreux organismes qui demandent au gouvernement fédéral d’agir face à cette question de la plus haute importance pour la communauté d’expression française de l’Ontario.
Le ministère de l’Éducation de l’Ontario, tout comme ses homologues à travers le pays, ainsi que les conseils scolaires francophones en situation minoritaire, ont besoin de données fiables et complètes concernant le nombre d’enfants ayant au moins un parent titulaire de droits en vertu de l’article 23 de la Charte. Bref, les gouvernements provinciaux/territoriaux et les conseils scolaires francophones doivent savoir où offrir des services éducatifs et où investir dans les infrastructures scolaires afin de respecter leurs obligations en vertu de l’article 23 de la Charte et d’ainsi protéger la minorité linguistique et la langue minoritaire.
En Ontario, le recensement est la seule source de données par rapport au nombre et la distribution géographique des enfants de titulaires de droits en vertu de l’article 23 de la Charte, mais le portrait qu’il brosse est très incomplet. À l’heure actuelle, les données disponibles par rapport au nombre d’enfants susceptibles d’être inscrits dans des écoles de langue française minoritaires sous-estiment les besoins en matière d’éducation en langue française en Ontario, car le recensement sous-estime le nombre de parents ayant le français comme langue maternelle et ne compte pas du tout les parents titulaires de droits en vertu de leur scolarité ou celle d’un de leurs enfants. Ces lacunes du recensement actuel ont des effets néfastes sur la vitalité des communautés de langue française partout en Ontario. Il est donc primordial de modifier le recensement de sorte qu’il identifie adéquatement toutes les catégories de titulaires de droits en vertu de l’article 23 de la Charte.
Des modifications permettant au recensement de recueillir des données complètes et fiables par rapport aux titulaires de droits en vertu de l’article 23 de la Charte et de leurs enfants constitueraient des mesures positives pour « favoriser l’épanouissement des minorités francophones et anglophones du Canada et à appuyer leur développement, ainsi qu’à promouvoir la pleine reconnaissance et l’usage du français et de l’anglais dans la société canadienne », exigées par la partie VII de la Loi sur les langues officielles.
Il n’est pas trop tard pour que de nouvelles questions fassent l’objet de tests en 2018. Mais il faut agir maintenant pour que de nouvelles questions puissent être incluses dans le recensement de 2021. Faisons entendre nos voix pour un recensement plus juste et l’épanouissement de la communauté francophone en Ontario.